De l'utilité d'un sas d'entrée

Cela aurait pu aller dans les modules, mais je pense que cela a trait à la philosophie générale du site.

Donc la question qui est posée est la suivante : accepte-ton n'importe quel texte sur la plateforme?

Et si non, quels sont les critères d'admission?
- contenu : (livre de cuisine, fiche bricolage)
- thème : (manifeste du front national, propagande des climato sceptiques )
- niveau : (ma vi an sms ocolg)
- langue : (the story of me)
- etc.

Et si non, comment s'organise le sas?

Oui le sas...et la responsabilité juridique qui va avec...

Jusqu'ici on n'avait pas évoqué l'idée d'un sas. Tout était admis. Il me semble qu'il y a un autre fil qui s'appelle "Qu'est-ce qu'on fait rentrer" qui parle de ce qu'on accepte sur le site. Donc oui, tout!

Bon, il ne faut pas se voiler la face: c'est super compliqué, cette histoire de sas.

Je le sens mal, parce que 1° ça serait un boulot énorme et parfaitement ingrat (des volontaires parcourent des dizaines de textes dans l'ombre). 2° s'il y a un sas, ça signifie que tous les textes qui arrivent visibles sur la plateforme sont "clean" _ je vois mal comment on peut garantir l'infaillibilité du lecteur de sas. 3° les frontières lisible/illisible sont parfois délicates: texte à la syntaxe volontairement disloquée, texte jouant sur des provocations trrrrrès anti-politiquement correctes, à la limite de la diffamation etc.

A la limite, un texte écrit comme un torchon peut "entrer" sur la plateforme sans dommage: il sera peu lu et descendu par les rares lecteurs, selon le principe darwinien rappelé par I-Phone à côté. Les vrais problèmes peuvent venir de détournements idéologiques ( cas envisagé par Vilnus); par ex. la "démonstration" des bienfaits de la politique raciale du 3° Reich, "essai" plébiscité et soutenu bruyamment par un groupe très actif (groupe "Pour en finir avec les préjugés sur le 3° Reich", 200 membres, chacun ayant écrit une critique élogieuse, chaque critique élogieuse étant plébiscitée par les 199 autres, et hop! en tête de classement dans la catégorie "essai" malgré une opposition de quelques dizaines d'autres membres de la plateforme... _ vous me répondrez peut-être qu'il y aurait une mobilisation massive pour étouffer la popularité d'un écrit de ce genre; mais franchement j'en doute: les extrémistes sont toujours plus motivés, organisés et tenaces que leurs opposants)

Donc: quid de la responsabilité pénale? (il y a un juriste dans la salle?) Chaque auteur est "responsable" ou la responsabilité de la plateforme toute entière risque d'être engagée? Et si texte particulièrement nauséabond, quelle instance "interne" peut le supprimer? (mais a priori, dans un réseau social vraiment horizontal, il n'y aura pas d'instance interne poour supprimer quoi que ce soit, n'est-ce pas?)

Oui en tant "qu' hébergeur de facto" il semble qu'il y ait une repsonsabilité juridique à creuser sérieusement.

Marco a écrit:Et si texte particulièrement nauséabond, quelle instance "interne" peut le supprimer? (mais a priori, dans un réseau social vraiment horizontal, il n'y aura pas d'instance interne poour supprimer quoi que ce soit, n'est-ce pas?)

Mais bien sûr que si ! On n'a pas de premier amendement en France, personne ne peut défiler impunément en brandissant un drapeau nazi et en proférant des propos racistes ! Si on repère un groupe facho, on peut le gicler. Le problème est de repérer les textes qui craignent, mais cela se fait via un "merci de rapporter les propos racistes, pédophiles, etc.", avec un (petit) bouton à chaque page de lecture qui permette de le faire d'un clic.

J'ajoute que si on est en assoc, on a comme instance interne un bureau, on a des admins sur le site, tout ça.

(Parenthèse initiale : Tony Duvert est objectivement "pédophile", toute son oeuvre est chez Minuit et c'est un de mes romanciers préférés. Donc, faire bien gaffe à la problématique liberté romanesque / censure idéologico-juridique)

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Sur le fond, je suis pour la liberté totale d'expression et le premier amendement me va très bien. On est horizontal ou on ne l'est pas, je ne vois pas pourquoi une autorité morale ou politique quelconque décrèterait ce qui peut être dit ou non dit. Cette position sur la liberté ne vaut évidemment que si on la défend pour les idées les plus opposées aux siennes : ne l'appliquer qu'à ses idées et à celles que l'on juge compatibles, cela s'appelle justement le sectarisme ou l'intolérance.

A titre personnel, je serai très vigilant sur les excès de la vigilance : la censure est, je crois, la chose que je supporte le moins au monde avec la torture. Donc si je perçois un excès, je me retirerai, je n'ai aucune envie d'être co-responsable d'un acte que je désapprouve.

(Cela ne m'empêche pas de considérer la plupart des individus "censurables" comme des sales cons méritant à peine le nom d'humains, bien sûr).

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Cela dit nous sommes en France. La contrainte est simple et juridique : obligation de respecter les lois françaises. Donc : vigilance particulière sur racisme, antisémitisme, nazisme, homophobie, etc. Vérifier aussi : application ou non à un réseau social du droit de la presse concernant l'injure, la diffamation, etc.

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Pour le style et la qualité, zéro censure : tant pis s'il y a de merdes. Idem pour le thème (cuisine, bricolage...)


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Pas de sas : comme dit Nath, contrôle a posteriori.

Donc oui, procédure de signalement, concertation des admins de Bookz et éviction ou non des textes concernés par les lois.

Absolument tous les forums étant concernés par ce genre de choses depuis toujours, je pense que ce n'est pas bien compliqué. Mais à prévoir comme tâche bénévole pour les membres, rôle équivalent à "modérateur" dans les forums (en l'occurrence, signaler un contenu litigieux).

Pour info : un ami qui bosse à Comment ça marche me signalait la semaine dernière qu'ils reçoivent quand même environ une requête par semaine de juge d'instruction pour avoir des adresses IP (propos injurieux, raciste, etc.), de même qu'ils subissent pas mal de procédures par an de la part de marques s'estimant diffamées. Bon, ils sont dans les cinq premiers sites de France, ils sont fondés sur le principe du forum public, mais quand même, c'est pour dire que tout cela n'est pas fictif.