Pétition des auteurs (BD) sur le livre numérique

Intéressant, les auteurs commencent à se bouger, ici dans le cas de la BD :
http://jesigne.fr/appeldunumerique

C'est un peu à part car le passage au numérique signifie dans leur cas un découpage (une recréation) du modèle papier original. Mais ils posent des questions plus larges.

Dans le même esprit, et en même temps que nos affaires progressent, on pourrait réfléchir à une pétition, sur un thème plus général. Soit une pétition de l'auteur numérique (mais il n'y a pas foule pour la signer... vu qu'il n'y a que des auteurs papiers et que le but n'est pas de chipoter sur quelques % de droits), soit une pétition du lecteur numérique (là, cela fait plus de monde : on peut protester contre le prix très élevé des e-books, contre la conception rigide et périmée de la propriété intellectuelle sur les auteurs morts depuis 70 ans...). Une sorte de pré-buzz.

Simple idée en passant.

C'est vrai, on peut très bien rassembler un max d'auteurs (espérons-le juste déçus, pas trop frustrés) autour d'une pétition et d'un projet comme ça sur le numérique. D'un côté la politisation n'est pas trop mon truc, d'un autre, si j'étais vraiment dans le système, je suis sure que je comprendrais le problème, je suis sure qu'il y en a un.

Donc pourquoi pas réfléchir à une annonce choc, à une pétition, un pamphlet, un électrochoc!

Si vraiment il y a des écrivains aujourd'hui qui sont prêts à dire non à l'édition traditionnelle, ils signeront! je pense que oui, même si dans les faits, je constate encore qu'être édité reste un privilège et un honneur que peu de gens contestent. (j'essaye d'imaginer les réactions de mes proches, si je leur dis que je suis éditée, ils ouvriront le champagne, si je leur dis, téléchargez mon livre il est dispo sur le net, ils diront "ah ouais, ma pauvre, t'as pas trouvé d'éditeur alors..." Malheureusement, on en est encore là.

PS: ton second point, lecteur numérique, est en effet plus susceptible de rassembler.

Justement, je pense que cela ne marchera pas trop avec les écrivains papier, ou alors un truc très corporatiste sur le thème "on veut 20% et pas 10% sur le numérique vu le moindre prix de vente". Pas excitant. Les auteurs sont de toute façon pieds et poings liés par leur contrat avec les éditeurs, ils ne risquent pas de moufter. Le boulot à faire dans ce domaine, c'est de donner aux auteurs une information sur les choix possibles dans le numérique (et, de manière générale, une culture de défense de leurs droits comme producteur du contenu initial rendant toute la chaîne du livre possible). Mais je vois mal cela en pétition.

C'est donc plutôt du côté des lecteurs que je vois une possible initiative à garder dans un coin de sa tête : les éditeurs font pression ouvertement pour des prix élevés (cf sur mon blog le cas Nourry / Hachette), il y aura pour des raisons purement industrielles multiplication des formats plus ou moins captifs, illisibilité de l'offre... bref, avec le numérique, le lecteur devient franchement mais surtout clairement l'otage de logiques purement commerciales qui n'ont plus rien à voir avec son plaisir de découvrir un auteur, si possible sans se ruiner. On voudrait rendre à dessein le livre numérique compliqué par rapport au livre papier que l'on ne s'y prendrait pas autrement ;-)

L'intérêt pour Bookz est simple : le lecteur numérique pourra justement y trouver des textes gratuits, et faire des dons à un auteur s'il en a envie. Donc c'est une démarche cohérente : on montre qu'un autre système est possible en même temps que l'on dénonce certains excès du système en place, excès qui pénalisent la lecture, la diffusion des oeuvres de l'esprit en général.