Et les manucrits ?

Bonjour,

Je réfléchis un peu tout haut.
Depuis que j'ai commencé mon activité d'apprenti-libraire aux penchants du roseau, il y a de cela à peine plus d'une année, une des choses qui m'a le plus sidéré, même si je m'y attendais un peu, est la quantité de manuscrits reçus. Environ un tous les deux jours alors que mes capacités d'édition, de fabrication et de distribution sont parmi les plus limitées de l'archipel de l'édition en France et ma confidentialité notable.
Il est bien évident, vous vous en doutez, que je ne puis tout lire. Remarquez, sans être très exigeant, après la lecture du mail qui accompagne plus les dix premières lignes du texte, mon avis, quand il y a rejet, est tout de suite fait. Je passe peut-être à côté d'une merveille nichée au cœur du texte, mais tant pis, d'autres la découvriront. Il est par contre des textes qui - sans que je les lise toujours entièrement - me font hésiter : une petite dizaine en ce moment alors que parmi ceux-ci, je n'en publierai vraisemblablement qu'un cette année.
Je me demandais, lorsque la plateforme scryf sera en action si je ne proposerai pas - au moins pour une bonne partie des manuscrits reçus - aux auteurs d'y présenter leur texte. Non pas comme passage obligé, mais fortement suggéré. L'avantage pour moi est évident, s'il y a présence de critiques, elles me serviront - de fait - de conseil.

Alors, je ne sais pas. J'ignore si cette "possibilité" dévoie le projet que vous mettez actuellement en place ou peut au contraire en être une des voies.

Qu'en pensez-vous ?

Moi ça me paraît une très saine idée!

Quel contrat signes-tu avec tes auteurs, qu'en est-il des droits numériques ?

nic: justement, Christian est mega open, ses auteurs restent, reéllement, libres. C'est bien ça qui rend la compatibilité évidente.

nic a écrit:Quel contrat signes-tu avec tes auteurs, qu'en est-il des droits numériques ?

Eh bien nic, je ne signe pas avec "mes" auteurs, puisque je n'en ai pas. Je joue sur les pronoms, mais en ce qui concerne l'édition et ses coutumes cela a de l'importance. Contrairement à presque tous, l'auteur avec moi est libre de faire ce qu'il veut du texte qu'il m'a confié : en couvrir les murs, le mettre en blog, l'éditer ailleurs, le reprendre complètement, en revenir à ses brouillons, le mettre en musique, qu'il devienne scenario ou matière à mise en scène. La seule chose qu'il fait vis-à-vis de moi (sans rentrer dans le détail des contrats qui différent d'un livre à l'autre) c'est m'autoriser à le publier sous la forme d'un livre et à mettre ce livre en libre feuilletage sur le net, autorisation limitée dans le temps.

Pour les manuscrits ce peut être différent. A priori, si une personne m'en envoie un, c'est sous le sceau de la confidentialité. Là dessus je ne dérogerai jamais. Par contre, rien ne m'empêche de lui soumettre ceci : fort bien j'ai votre manuscrit, mais mon comité de lecture qui n'est composé que de moi, est déjà assez occupé et préfère parfois lire des livres déjà publiés, il vous propose de déposer votre manuscrit chez scryf, ce qui voudra dire... (là je laisse pour l'instant un blanc). La personne refuse, pas de problème, je mets son manuscrit sur ma pile, la personne accepte et là je suis le parcours de son manuscrit sur la plateforme (je résume, hein), ça me permet, mine de rien, de pouvoir avoir quelques avis, ceux qui peuvent déclencher ma lecture ou l'enhardir à dépasser cette première page qui m'avait heurté. La personne en question, suite à ce passage sur scryf, décide que son texte sera publiée autrement, ailleurs, je ne sais... eh bien, tant mieux !

Très intéressant, et compatibilité évidente, en effet !

Oui, en effet, c'est tout à fait dans l'esprit.

Le "problème" que certains soulevaient était l'éventualité que les membres de scryf fasse un gros boulot de déblayage/aide/correction et que ce boulot soit récupéré ensuite par des éditeurs qui viendraient faire leur marché sur la plateforme, dans une logique de copyright classique. D'où l'idée que des auteurs passés par la case atelier de scryf ne puisse mettre de copyright classique sur les textes concernés - idée que, je crois, nous avions balayée.
En repensant à tout ça, et dans le sillage de "l'affaire" Houellebecq/Wikipedia, je me dis qu'un auteur ayant profité des ressources de Scryf et désirant passer en c classique devrait au moins mentionner le site et, en fonction de l'aide qu'il a reçu, les gens qui ont participé.

Natrrr, ce que vous dites me permet - au moins par l'imagination - de commencer à remplir le blanc que j'évoquais.

A suivre donc...

Bonjour,

Sais tu qu'un groupe d'auteur indépendant commence à mettre en place son propre mode de diffusion, en direct et sans aucun concours d'éditeur.
Sans compter qu'un fonds financier va être créé tout prochainement pour donner à chacun toute ses chances
L'ensemble est géré par les auteurs eux-mêmes et sans aucun intermédiaire.
-> http://web-book-edition.com

Mise en place de points de vente (100 points d'ici avril).
-> http://web-book-edition.com/index.php?set=4&sujet=12

Il existe un espace de travail collaboratif qui n'est pas un tchat mais un véritable espace de travail pour répondre aux attentes des auteurs.
-> http://web-book-edition.com/private

Ce groupe informel met l'accent sur la démultiplication et nullement sur la centralisation. Toute collaboration est donc à priori privilégiée. Et surtout avec tout diffuseur de bonne volonté.

Un groupe qui suit attentivement les évolutions de scrif et serait prêt à y participer.

nathrrr a écrit:Oui, en effet, c'est tout à fait dans l'esprit.

Le "problème" que certains soulevaient était l'éventualité que les membres de scryf fasse un gros boulot de déblayage/aide/correction et que ce boulot soit récupéré ensuite par des éditeurs qui viendraient faire leur marché sur la plateforme, dans une logique de copyright classique. D'où l'idée que des auteurs passés par la case atelier de scryf ne puisse mettre de copyright classique sur les textes concernés - idée que, je crois, nous avions balayée.
En repensant à tout ça, et dans le sillage de "l'affaire" Houellebecq/Wikipedia, je me dis qu'un auteur ayant profité des ressources de Scryf et désirant passer en c classique devrait au moins mentionner le site et, en fonction de l'aide qu'il a reçu, les gens qui ont participé.

Yes c'est indispensable que ceux qui passent par en "payent" le prix. Ne serait-ce qu'en étant utile aux autres.
C'est sans doute ce que nous avons réussi à faire dans notre tout petit coin...
En tout cas cela sera car cela ne pourra pas être autrement !

Si tout ce que peut attendre un auteur est d'être édité, tant mieux pour lui. En tout cas tant pis pour lui ou elle. Il n'y a aucun avenir autre qu'égocentrique dans cette démarche. Et marcher sur les autres pour si peu de "gloire" est bien vil et surtout bien peu productif.

Parfait tout cela, que de synergies à venir ! Le marché du livre commercial est bloqué sur des prix très élevés et une diffusion très concentrée (sur certains titres et certains points de vente), je ne doute pas que la fédération invisible de toutes nos initiatives lui taille de belles croupières dans les années à venir. L'édition au XXIe siècle est en train de s'inventer.

Avec toutes ses synergies, va falloir que je pense à retirer un de mes textes...

nic a écrit:Avec toutes ses synergies, va falloir que je pense à retirer un de mes textes...

Quelle bonne idée !

Chaque vente faite par un auteur indépendant est une vente de moins faite par l'édition