un article intéressant

ou plutôt une "somme d'articles" vient de paraître aujourd'hui dans non-fictionnon-fiction

et personnellement, je m'en réjouis

Passionnant en effet. (particulièrement l'entretien avec Olivier Ertzscheid)
(tous leurs exemples ne sont pas probants mais bon _ "La carte et le territoire" dont le succès viendrait des polémiques du net ...)
(l'hégémonie future du buzz est quand même un peu flippante)
(mais globalement, c'est vrai qu'il y a pas mal de critiques "institutionnels" que j'ai du mal à plaindre, et c'est encourageant pour des ptits gars comme nous )

Merci du lien, intéressant (bizarre, la plateforme ne m'indiquait pas par une couleur rouge que j'avais raté une conversation ici).

Un point désolant est que le buzz en vieux médias one-to-many (radio, télé) reste apparemment très efficace. De ces vieux médias, ce n'est certes pas la presse écrite qui me dérangeait le plus – elle était à tout prendre un peu moins dégradée et dégradante que les autres.

Quant au rôle de l'argent ici comme ailleurs (fin de l'article où l'on voit que les éditeurs paient les chaînes de détaillants pour avoir des piles aux USA, ou écrasent l'office en France ce qui revient au même), il me convainc si besoin était encore des vertus de la gratuité numérique ! J'espère que les internautes, mobinautes et autres trucenautes seront de plus en plus nombreux à lire gratos sur Scryf ou ailleurs, plutôt qu'à payer de leur poche pour financer cette industrie.

Aurions-nous quelque argent pour affronter un procès, je mettrais illico la Carte et le territoire en téléchargement libre sur Scryf et le buzz ne tarderait pas, vu la vitesse à laquelle les producteurs de contenus sortent leur matraque dès qu'on touche à leur marge...

mon iPhone m'a tuer a écrit:Merci du lien, intéressant (bizarre, la plateforme ne m'indiquait pas par une couleur rouge que j'avais raté une conversation ici).

Un peu le même problème. Lorsque l'on prend la branche "Ateliers" il est ensuite difficile de revenir en arrière.

mon iPhone m'a tuer a écrit:
Un point désolant est que le buzz en vieux médias one-to-many (radio, télé) reste apparemment très efficace. De ces vieux médias, ce n'est certes pas la presse écrite qui me dérangeait le plus – elle était à tout prendre un peu moins dégradée et dégradante que les autres.

Et que font les radios et télés ? elles lisent les journaux "de référence", dont l'influence reste énorme pour la niche que constitue la Littérature (disons, majuscule) dans l'univers du livre.

mon iPhone m'a tuer a écrit:
Quant au rôle de l'argent ici comme ailleurs (fin de l'article où l'on voit que les éditeurs paient les chaînes de détaillants pour avoir des piles aux USA, ou écrasent l'office en France ce qui revient au même), il me convainc si besoin était encore des vertus de la gratuité numérique ! J'espère que les internautes, mobinautes et autres trucenautes seront de plus en plus nombreux à lire gratos sur Scryf ou ailleurs, plutôt qu'à payer de leur poche pour financer cette industrie.

Si la gratuité numérique ne sert pas à faire sauter les dernières digues qui résistent à l'avalanche des "piles" (mais je ne veux pas relancer le débat !)

nic a écrit:
Et que font les radios et télés ? elles lisent les journaux "de référence", dont l'influence reste énorme pour la niche que constitue la Littérature (disons, majuscule) dans l'univers du livre.

Mouais. Je demande à voir, un auteur "bankable" pour la radio et la télé doit avoir certaines qualités non littéraires, à mon avis. Et les témoignages des libraires sont assez patents : la une du Monde des Livres ne change rien si elle n'est pas suivie par des pitreries chez Ruquier, en 30 secondes chrono grande écoute. La littérature à l'audimat...

Si la gratuité numérique ne sert pas à faire sauter les dernières digues qui résistent à l'avalanche des "piles" (mais je ne veux pas relancer le débat !)

Euh... quelles digues ? Celles qui permettent à NLR (et à tant d'autres) de vendre 200 exemplaires pour une sortie supposée nationale chez un éditeur parisien supposé assez dynamique ? Elles me semblent déjà bien submergées, ces digues...

Radios et télé ne suivent pas massivement la presse critique. C'est plutôt le contraire maintenant: la presse écrite suit, tant bien que mal, souvent à la bourre, les auteurs consacrés par la télé etc. (cf Saphia Azzedine). Donc décidément, l'influence de la presse, même indirecte, me paraît bien faible _ pour le grand public, hein. Après, pour les renommées plus confidentielles mais solides sur le long terme, c'est une autre affaire, bien sûr. (cf. Pierre Michon)

Marco a écrit:Radios et télé ne suivent pas massivement la presse critique. C'est plutôt le contraire maintenant: la presse écrite suit, tant bien que mal, souvent à la bourre, les auteurs consacrés par la télé etc. (cf Saphia Azzedine). Donc décidément, l'influence de la presse, même indirecte, me paraît bien faible _ pour le grand public, hein. Après, pour les renommées plus confidentielles mais solides sur le long terme, c'est une autre affaire, bien sûr. (cf. Pierre Michon)

Quand j'ai sorti un bouquin chez Max Milo, 80% du fichier de l'attachée de presse étaient radio et télé. Et l'éditeur m'a dit que seule la télé avait un effet immédiatement notable sur les ventes de son catalogue, c'était clairement ce qu'il visait dans la fenêtre de vie de deux mois sur table nouveautés. Le bouquin n'est pas en ligne, et il n'est sans doute plus en librairie s'il n'a pas été pilonné, alors que sur un blog consacré exactement au même thème (sexualité), où j'avais casé des articles écrits entre 2000 et 2008, j'ai quarante lecteurs par jour, soit 12.000 par an. Bon, à voir les temps de connexion, il y a 90% de déchets (des internautes qui cherchent du cul), mais malgré tout cela fait environ 1200 lecteurs de fond (lisant plusieurs pages) par an. Eh bien en tant qu'auteur, je préfère nettement cela aux 400 ou 500 ventes de l'essai. Sur un autre blog consacré aux affaires climatiques, dont je ne m'occupe plus depuis trois ans, j'ai dépassé les 400.000 visiteurs uniques et 1,3 millions de pages vues, avec aujourd'hui encore 60 à 100 visiteurs uniques / jour. Bref, y'a pas photo dans le domaine des idées, le publication numérique libre et gratuite permet de toucher bien plus de monde qu'un bouquin, sur une durée de vie bien plus longue.

Et je ne vois pas que ce soit bien différent en littérature. Si NLR avait gardé les droits numériques sur Hyrok, il pourrait le mettre en ligne sur un joli site, rassembler et élargir sa communauté de lecteurs, accroître sa réputation, etc. Au lieu de cela, il y a quelques exemplaires qui moisissent dans les caves de Leo Scheer, s'ils n'ont pas déjà été recyclés en PQ...

Alors certes, l'éditeur à l'ancienne qui a une politique de stock, qui s'engage durablement avec un auteur, qui maintient la flamme années après années dans toutes les occasions (salons, etc.), qui est prêt à attendre 5, 10 ou 15 ans une hypothétique bonne vente réveillant les anciens titres, ce doit être super pour un auteur. Mais ces éditeurs n'existent généralement qu'en rêve, ils sont justement laminés par le système et leur activité n'est de toute façon pas profitable.

euh... oui. (mais pourquoi me citer? je ne parlais pas de ça je parlais juste du système "ancien", qui va péricliter. Juste: concernant NLR, je pense que c'est plus compliqué; sur un beau site, pas sûr qu'il dépasserait 200 "vrais" lecteurs (= qui lisent l'intégralité), même sur la durée et même en buzzant comme un malade (un gros roman en ligne, ça ne fonctionne pas comme un bon blog sur les questions climatiques!) _ mais on est d'accord que la donne va changer d'ici quelques années, avec les liseuses et de solides plateformes )
Edit: (avec un peu de chance et vu comme c'est parti, il va les récupérer, les droits numériques _ et alors là... gnark gnark gnark)

Vous pensez trop en termes comptables. De toute façon, vous avez tort et j'ai raison. C'est prouvé, je n'y reviendrais pas !

Marco a écrit:euh... oui. (mais pourquoi me citer? je ne parlais pas de ça (...)

Je te citais parce que tu rappelais que radio et télé donnent le la, et cela me faisait penser à mon dernier livre (le début de mon paragraphe, ensuite plus rien à voir, je digresse comme d'habitude ).

Marco a écrit:(avec un peu de chance et vu comme c'est parti, il va les récupérer, les droits numériques _ et alors là... gnark gnark gnark)

Ah oui, il ferraille juridiquement ?

Nic: J'avais cru comprendre qu'ils aboutissaient à une rupture de contrat plus ou moins par consentement mutuel. Mais je ne vais pas trop m'avancer en parlant à la place des intéressés.
Iph: ah.

Effectivement, l'article est très intéressant (merci). De l'importance des recommandations... Cela dit, j'entrevois une nuance, tout de même, avec le cas qui nous occupe : l'article traite ici de l'émergence (ou non) d'une œuvre faisant partie intégrante du système (pour prendre notre cas : d'un livre édité par un éditeur classique, diffusé par les canaux classiques (FNAC, Amazon, libraires...)). Nous autres traiterons d'objets en marge du circuit classique. Si le but à atteindre est le même, la difficulté est bien plus grande, me semble-t-il.

Vilnus Atyx a écrit:Effectivement, l'article est très intéressant (merci). De l'importance des recommandations... Cela dit, j'entrevois une nuance, tout de même, avec le cas qui nous occupe : l'article traite ici de l'émergence (ou non) d'une œuvre faisant partie intégrante du système (pour prendre notre cas : d'un livre édité par un éditeur classique, diffusé par les canaux classiques (FNAC, Amazon, libraires...)). Nous autres traiterons d'objets en marge du circuit classique. Si le but à atteindre est le même, la difficulté est bien plus grande, me semble-t-il.

Oui bien sûr, c'est plus pour nourrir la critique du système dont nous sortons.

Il faudra que l'on reparle dans un post dédié de notre politique à l'égard des distributeurs numériques (Amazon, Fnac, Google et autres).